samedi 26 février 2011

Itinéraires corses/Inventaire des photos non advenues (extraits) #4

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        Au sommet des falaises de la haute ville de Bonifacio, au-delà de l’ancienne caserne Mont Laure et des moulins ruinés, soumis aux rafales quasi permanentes, un terrain de football « au bord du monde ». Poteaux rayés rouges et blancs, rectangle d’asphalte vert pistache séparé de l’enceinte du cimetière marin par les lauriers rouges, roses et blancs. A l’endroit même, se trouvait il y a bien longtemps le boscu, ce bois de genévriers que les habitants de la cité génoise aimaient tant et qui aurait été détruit par des soldats révolutionnaires sans solde et sans bois de chauffe attendant un hypothétique départ pour la Sardaigne. Un tir trop puissant : le ballon franchit les filets de protection et plonge cinquante mètres en contrebas dans le bleu de la Méditerranée.
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        Le café « Le Niçois », Bonifacio. Esthétique année 50 : rambarde renflée de fer forgé sur la coursive qui mène à la salle, terrasse latérale à auvent de canisses, murs couleur vert absinthe, sièges en tubes de métal courbé blancs et tressage de fil plastique saumon ou bleu-gris, tables carrées orange à double pied noir ou grandes et rondes à piétement central noir, dallage rectangulaire de granite gris clair. J’ai toujours préféré m’y arrêter pour boire un pastis plutôt que de déranger la bonne marche du monde exprimée par les conversations qui se tenaient là.
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