samedi 12 mars 2011

Pocket Jungle #1/Serres d'Auteuil, Paris

Urban Landscape #3/Winter Departure, Paris 2010

Itinéraires corses/Inventaire des photos non advenues (extraits) #5

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Le Rizzanese sous le pont génois de Spin’a Cavallu. Trouver un repli d’ombre sous les saules et les aulnes pour échapper à la chaleur suffocante. Attendre le soir l’embarquement à Propriano pour Marseille.
De l’eau jusqu’à la taille, dans l’ombre peuplée de plantes aquatiques de l’arcade simple du pont, qui forme avec son reflet un cercle presque parfait, je distingue maintenant leurs silhouettes. Les deux garçons sont loin déjà, au-delà de la retenue peu profonde qui s’évase en aval. Ils explorent la piste qui la ferme et la transforme en miroir, au-dessus des larges buses de ciment qui permettent à la rivière de poursuivre son cours. Dans l’ouverture de la vallée, ils ne sont plus que des formes grêles, découpées et irradiées d’une intense lumière blanche.
La violence du contrejour produit toute une gamme de couleurs éteintes, dominées par une subtile variété de verts, de gris et une déclinaison continue de jaunes, du sable aux orangés jusqu’aux terres brulées.
Leurs contours mouvants sont dévorés par l’intensité du rayonnement, comme la plaque de métal de l’eau-forte est attaquée à l’acide. Eloignées de quelques mètres encore et elles seraient englouties par ce flot aveuglant qui de l’échancrure du golfe remonte littéralement le cours du Rizzanese vers les hauteurs de l’Alta Rocca.
A la nuit tombante, retrouver la fraîcheur climatisée et les vibrations des cloisons métalliques de la cabine, alors que le navire achève de décrire l’arc paresseux de la sortie du golfe de Valenco et entame sa traversée nocturne vers le continent.
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