mercredi 2 novembre 2011

Islande #10/Jökulsárlón




Des blocs de glace flottante bleu turquoise irradient leur fluorescence sur une eau de même couleur. Le soleil rayonne sur le dôme du glacier et, derrière les sommets sombres et bleutés des montagnes, flotte un nuage noir. Le ciel s’est paré des teintes de la glace et de la lagune. Il y a un bateau amarré, prêt à naviguer entre les blocs glacés et à se frotter contre eux.
[…]
REQUIN ET SCHNAPS, 400 COURONNES. Cela me convient. Une boutique, au pied du plus gros glacier de notre hémisphère, où l’on ne propose pas des saucisses. J’ai bien l’intention de me régaler de ce plat national (...) Me prendre un verre de schnaps, bien que ce ne soit pas encore l’heure du repas. Cela ne m’est pas arrivé souvent. Peut-être même jamais. Voilà qui est bien. Que se produise le plus possible ce qui ne s’est jamais produit.
[…]
Je m’imaginerais bien commencer chaque journée par une promenade en bateau sur la lagune, avec des blocs de glace qui ressemblent à des éponges, mais se brisent dans un bruit métallique, écoutant ce son et l’entendant s’accroitre dans la chaleur du soleil, assistant au spectacle de la banquise qui se fissure, fond, se meut, et veille à ce que la lagune ne soit pas identique à elle-même d’un instant à l’autre. Entre ces promenades, j’aurais le loisir de contempler l’océan et d’attendre les bateaux, qui ne sauraient accoster car il n’existe pas de port.

Extrait de La place du cœur de Steinunn Sigurðardóttir

Aucun commentaire: